Ballade Irlandaise du Mercredi 15 Juin au Samedi 2 juillet 2016.
Faire un clique sur les images pour leur agrandissement.
Equipage constitué de Paul, Bernard, Stéphane et
Lionel.
Le
départ de Conleau à Vannes est
fixé au Mercredi 15 Juin à 16h00 pour
profiter de la marée descendante.
Arrivé la veille,
Paul a passé la nuit et la journée sur a bateau. Le restant de
l’équipage aussitôt les obligations
professionnel terminer a embarqué à
15h00, avec l’ensemble du matériel et de l’alimentation pour 18
jours. Un BiB, ou radeau de survie a intégré Solivalio pour cette
croisière longue, sécurité oblige.
Bernard, Paul
et Stéphane sont des habitués de Solivalio. Les
3 matelots formant l’équipage de Lionel étant tous aguerris à la
navigation à la voile et aux croisières.
Le
premier objectif est d’arriver sur la
pointe Bretagne au plus tôt pour se permettre une traversée vers
l’Irlande. Les vents sont dominants ouest à nord-ouest, plutôt
faibles pour les jours à venir, autant dire que le pari est lourd à
relever.
Croisière de Vannes vers Irlande, juin 2016.
A la sortie du
mouillage de Conleau, le vent est faible à modéré et la sortie du
Golfe se fera
sous voile ou sous moteur. Après avoir passé l’île
de Méaban à
la sortie du Golfe du Morbihan, le jeu
consiste à remonter au plus près sur le phare de la Teignouse, en
profitant au maximum du courant de la marée, tout en faisant marcher
le bateau au mieux des conditions de vent faible. Celles-ci
deviendront bientôt trop justes. Après
avoir passé la pointe Quiberon nous démarrons le moteur pour
rejoindre à 1h00 du matin Port Tudy (Ile de Groix) sous la lune.
Route Vannes Ile de Groix, juin 2016.
Départ
de Groix Jeudi 16 Juin à 8h00 sous un
ciel clément et une mer belle. Avec un vent très faible de moins de
dix nœuds orienté Nord-Ouest, Eole continue à nous jouer des tours
pour cette deuxième journée. Le moteur devient plus important pour avancer que nos voiles. Dans ces conditions les milles font le double.
Les heures défilent
sur une mer belle, quelques rencontres au large avec des dauphins qui
sont très nombreux cette année, quelques poissons lunes battant de
la nageoire en surface au rythme lancinant des clapots, et ces
magnifiques fous de Bassan piquant au raz des vagues leur besoin de
grand large.
Route Groix port de St Evette, Audierne, juin 2016.
La vie à bord
s’établit pendant cette longue journée de voile et de moteur, les dons
culinaires de Paul, les histoires de voile, les sorties passées,
tous ces petits moments de rien qui forgent l’équipage en début
de croisière. Le vent persistera toute la journée, conformément
aux prévisions météos, à venir du nord-ouest en faible brise.
Nous passons alors
au nord des Glénans, dépassant l’île de Penfret et son phare qui
sort comme un périscope des eaux turquoise de l’archipel, puis la
pointe de Penmarc’h interminable, telle une proue magnifique de
quelque sous-marin géant bloqué sur le rivage.
Pointe de Penmarc'h, juin 2016
Les paris sur
l’avenir vont bon train, les moments de doute s’installent et
s’associent à des plans B, des plans C si jamais la météo nous
refuse notre rêve d’Irlande. Les jeux seront alors faits Samedi au
plus tard, date fatidique installée aux confins des prévisions
météo et des projections d’heures des marées pour remonter la
mer d’Iroise vers la manche ouest.
Nous finissons de
nouveau au moteur vers l’avant-port d’Audierne le
port de Saint Evette, où nous mouillerons
vers 19h30. La mer est calme, et le temps propice à une soirée sur
le pont.
Avant port de St-Evette, Audierne, juin 2016.
Solivalio
lève l’ancre le Vendredi 17 Juin à 8h00
et quitte le port d’Audierne sous moteur et génois avec un vent
très faible et une mer belle (La météo a encore une fois
raison !).
Nous terminons de
remonter la grande baie d’Audièrene
au pré
serré avec un
premier bord vers l’île de Sein, puis un second pour
nous présenter avant midi au Raz de Sein que nous ne franchissons
qu’avec l’aide de la renverse et à marée montante. Ce petit cap
Horn breton ne se passe en effet que grâce à la table des marées.
Le phare de la Vieille sur le rocher de Gorebella (« La roche
la plus éloignée », en breton) et son inséparable cardinale
ouest, la tourelle de la plate, nous dévisagent dans un brouillard
d’écume jailli de la crête des plus hautes vagues. Un
troisième bord de près nous portera vers l’îlot de Tévennec.
Passage du Raz de Sein, juin 2016.
Route de Audierne vers l'Aber Ildut, juin 2016.
Le
vent se lève sérieusement
peu à peu, et nous réduisons
les voiles. Nous sommes en mer d’Iroise
cela se voit immédiatement.
On se réjouir du
souffle de la mer. Le cap se voudrait le plus adonnant possible, pour
pouvoir passer la baie de Douarnenez, puis le cap de la chèvre,
passer la pointe de Pen-Hir et ses tas de pois (Grand Dahouët, petit
Dahouët, Penn-Glaz, Chelott, Bern-Id et Ar Forc’h), dépasser
Camaret pour rejoindre si possible la pointe Saint-Mathieu et
l’entrée du chenal du Four au nord Ouest
Bretagne avant 17 heure bénéficier du
flot pour passer le phare du Four à marée
montante. Voilà
le but de l’équipage pour cette deuxième partie de navigation de
la journée.
Le vent est joueur,
adonne dans les risées et nous donne l’espoir de franchir la
pointe Saint-Mathieu sur un bord, refuse dans les moles et nous fait
grincer des dents en abattant. La sagesse du marin se cache dans ces
joutes océanes et apprend patiemment à composer avec le temps.
Finalement, nous traversons la sortie de la rade de Brest en tirant
des bords, pour arriver péniblement sur la
pointe après 17h00. Le vent fraichissant
jusqu’à plus de 25 nœuds, nous rentrons
dans le chenal du Four dans des conditions
de mer formée (Vent contre courant), et travaillons à la barre
notre cap au plus juste pour rejoindre le port de l’aber
Ildut vers 19h00. Nous ferons le plein de
carburant, mouillerons sur le ponton visiteur, chargerons les
fichiers grib des prévisions météo pour les jours à venir. La
balade en soirée sur les rives de l’Abert est douce, les couleurs
du mois de juin font leur éffet.
Aber Ildut, juin 2016
Attérissage à l'Aber Ildut, juin 2016.
Aber Ildut, juin 2016
Bateau goemier de l'aber ildut, juin 2016.De mai à octobre, entre 30 et 35 000 tonnes de laminaires sont débarquées et chargées en direction des usines.
La fin
de soirée sera consacrée au nettoyage et
à la préparation du bateau, puis au plan de traversée. Nous optons
pour une traversée vers les îles de
l’archipel de Scilly au large de la
pointe la plus Sud Est de
l’Angleterre (Cap Lizard) pour une relâche d’une journée et une
nuit, le temps de laisser une forte
perturbation glisser le long des côtes
anglaises, avant de traverser la mer Celtique en direction de la baie
de Cork en Irlande.
Si l’équipage est maintenant fixé, il n’en est pas moins averti
des vents contraires de Nord-Ouest. Mais c’est une autre histoire à
venir…
Nous
quittons l’aber Ildut le Samedi 18 Juin à la fraîche, à 7h30
du matin, le bateau rangé, propre et prêt pour la traversée vers
les Scilly. Sur Solivalio, rien n’est laissé au hasard!
Le vent est établi
autour de 16 nœuds, orienté Nord-Ouest comme prévu et la mer est
belle, bien que plus formée qu’en Bretagne Sud . Nous faisons cap
au nord de l’île de Ouessant,
autrement appelée « l’île sentinelle » et passerons
le phare du Stiff. Le faible nombre de voiliers rencontrés en mer
d’Iroise, diminue progressivement en quittant la vue de l’île
d’Ouessant, et nous nous retrouvons alors seuls à naviguer.
Route vers les Îles Scilly, juin 2016.
La vie s’organise
à la barre. Peu à peu, Ouessant et son phare disparaissent à
l’horizon. Nous maintiendrons un cap Bâbord amure toute la journée
et toute la nuit, en navigant au près serré jusque vers 4 heures du
matin et perdre une dérive de plusieurs dizaines de miles au nord de
notre objectif. La météo nous prévoit alors un changement de vent
du Nord-Ouest vers l’Ouest qui nous permettrait d’adonner de
récupérer notre dérive et notre cap sur l’île Sainte Mary
(Scilly).
Le premier rail à
cargo de Ouessant se franchit en
après-midi, avec un peu
moins de cinq cargos en vue. Leur arrivée vers
nous, est toujours surprenante de rapidité
et en taille. Les quarts s’organisent avec Paul et Stéphane de
10h00 du soir à 4h00 du matin, puis Bernard et Lionel jusqu’à
9h00.
Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.
Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.
Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.
Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.
Repos, à la gite, traversé de la Manche, juin 2016.
Traversé de la Manche, juin 2016
Traversé de la Manche, juin 2016
Traversé de la Manche, juin 2016
Traversé de la Manche, juin 2016
La lune est voilée
toute la nuit, le vent se maintien autour de 16 à 18 nœuds, et une
mer peu agitée à agitée. Le deuxième rail se passera dans la
nuit, avec quelques croisements de cargos et autres embarcation dont
la description était à mi-chemin entre le porte-avion et le dragon
des mers nageant en dos crawlé, nous ne le saurons jamais… La
renverse de vent de 4h00 n’aura pas lieu à
l’heure indiquer sue nos fichiers météo ,
mais viendra plus tard en tout début
de matinée avec le début de la
dépression.
Paul, première traversé vers les îles de Scilly, avec le sourire, juin 2016.
Nous
arrivons au mouillage de l’île Sainte Mary le Dimanche 19 Juin à
11h00 du matin après 27
heures de navigation, sous une pluie
persistante et un vent
établi à plus de vingt nœuds mer blanche
d’écume, il est temps d’arrivé le front fort prévu est à
l’heure sur l’archipel des Scilly.
Après un repas mérité, une petite
sieste, l’équipage relâche sur l’île
pour une visite de la ville et de la tour de garde, et finir comme il
se doit au pub. Le vent monte jusqu’à siffler en haut des mâts.
Le coup de vent prévu est établi. On
comprend dans ces moments la toute l’importance de bien lire sa
météo de bien la comprendre et
d'anticiper...
Arrivé sportive à l'archipel des îles Scilly, juin 2016.
Archipel des Îles Scilly, juin 2016.
Pointe de Peninnis Head, île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.
Nous
quittons le mouillage de Sainte Mary le Lundi 20 Juin à 9h00
dans un vent établi de plus de vingt nœuds, et sous pluie
pénétrante. La visibilité est bouchée.
Rien d’engagant à aller faire de la voile. 7h00
étais l’heure prévu de notre départ . A cette heure nous ne
voyons qu’a peine le voilier au mouillage derrière nous. La
désision est facile à prendre, on
appareil dans deux heures, le capitaine
rentre dans sa banette encore chaude et attend que cela s’améliore
un peu.
Nous
ne verrons pas les autres
îles de l’archipel dans cette humidité persistante. Nous
avons attendus autant que possible le passage du coup de vent qui va
aller décroissant sur les premières heures de la matinée, mais ne
pouvons déroger davantage notre traversée de la mer Celtique vers
Crosshaven que nous voulons rejoindre.
Nous sommes de
nouveau en vent de face, et naviguons au près serré, bâbord amure,
dans une mer agitée. Rien de plus
inconfotable pour l’équipage bien amariné. Le voilier gite, tape
sur les vagues de face, la capote est trempée. Comme prévu, notre
cap est trop nord, nous subissons la loi du vent défavorable.
L’équipage est bien reposé, et la
perspective de voir les côtes Irlandaises se mérite et a un prix,
même raisonnable et raisonné par l’étude météo et la
préparation du bateau et de la route.
Départ de l'archipel des îles Scilly, route vers l'Irlande, juin 2016 .
Nous mettrons 32
heures à rallier la côte irlandaise le tout au près, avec une
perte de cap non négligeable vers le nord. Nous devions bénéficier
d’un vent adonnant en début de soirée, que nous ne verrons que
vers 4h30 le matin. Nous n’avons donc pu gagner sur le cap qu’en
fin de nuit.
Route de l'archipel des îles Scilly, vers la baie de Cork, l'Irlande, juin 2016.
La nuit s’est
installée avec les quarts, Bernard et Stéphane assurant le quart
jusqu’à 5h00 du matin, Paul et Lionel prenant ensuite le relai.
Les quarts sont longs, nous sommes loin des règles couramment
suivies par les Glénan rapportées par Paul qui pratique avec cette
école réputée, mais préférons une formule de 2 quarts longs qui
conviennent au rythme de chacun.
Navigation vers L'Irlande, juin 2016.
Navigation vers L'Irlande, juin 2016.
Jusqu’à 5 heures
du matin, très peu de monde sur notre route malgré la traversée du
rail de montée et de descente entre Irlande et Angleterre. Un cargo
qui nous ignore magistralement, une embarcation longue et massive qui
tiendra une bonne demi-heure en expectations diverses et variées
entre porte avion, cargo, plateforme
pétrolière ou autre engin navigant moins
conventionnel. Des passages sans nuages laissant une lune s’élargir
et s’épanouir sur le sillage étincelant de Solivalio en une
rivière de diamants éclaboussés d’écume, des âmes qui se
portent aux mystères du monde et explorent l’incommensurable
infini de la mer et des passions des hommes.
Moment magique de
la navigation de nuit loin des côtes, récompense du marin, du poète
et des amoureux de grand large. Quelques pluies nous réveillent de
nos songes, suivies d’une mole de vent et d’un 360 malheureux à
la barre à chercher un début de souffle. Eole nous a joué un tour.
Le vent ayant enfin tourné vers l’ouest, sud-ouest après cet
épisode météorologique, la route peut maintenant être établie en
un bord direct vers Crosshaven à partir de 4h00 du matin.
Navigation vers L'Irlande, juin 2016.
Le
matin du mardi 21 Juin continue dans
l’ambiance celte d’une pluie en crachin, de vent établi ouest,
et de mer agitée. Solivalio marche correctement à
plus de six nœuds vers l’Irlande que
nous atteignons vers 17h00 après une pleine journée de quarts,
rythmée par les repas pris dans le cockpit grâce au dévouement
culinaire de Paul qui soigne tout l’équipage.
L’entrée dans la
baie de Cork se sonne comme un clairon triomphant en nos cœurs
émerveillés, aboutissement d’une traversée que nous avons été
chercher et que nous avons construit avec une météo joueuse qui
aime à faire naviguer les voiliers au près serré. Le but est là,
la ballade Irlandaise peut jouer sa musique sur le port de Crosshaven
qui nous accueille. Nous entrons dans la passe entre Roches Point que
nous laissons à tribord, et Weaver’s Point sur bâbord. Nous
enroulons la pointe sud pour rentrer dans le port de Crosshaven, et
amarrer sur le ponton visiteur et nous poser enfin.
La pointe de Roche point, entrée de la baie de Cork, Irlande, juin 2016.
La pointe de Roche point, entrée de la baie de Cork, Irlande, juin 2016.
entrée de la baie de Cork, Irlande, juin 2016.
Baie de Cork, juin 2016.
Baie de Cork, juin 2016.
Baie de Cork, juin 2016.
Le village de Crosshaven, juin 2016.
Le village de Crosshaven, juin 2016.
Port de plaisance de Crosshaven, juin 2016.
Après l’amarrage,
un bon dessalage des corps s’impose.
La douche sera prise au Royal Yacht Club de
Cork, le plus ancien club nautique du monde. Il à été fonder 1720,
le lieu est rustique remplis d’histoire, le personnel est
accueillant comme les grand fauteuil en cuire et les salons boisé.
Ce soudain confort tranche avec les dernières heures de navigation
au prè dans l’humidité dans un bateau au mouvement permanent
parfois brutal. Tous cela, sera suivi du
« fish and chips » incontournable et de quelques pintes
de stouts à l’ambre profond. Nous nous immergeons dans la langue
de Shakespeare aux intonations roulantes du sud Irlande.
Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.
Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.
Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.
Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.
Soirée à Crosshaven, juin 2016.
Soirée à Crosshaven, juin 2016.
Soirée à Crosshaven, juin 2016.
Le
mercredi 22 Juin demi
journée de
relâche, petit déjeuner aux croissants, quelques courses
alimentaires complémentaires, un nettoyage de Solivalio de fond en
comble sous un ciel transparent et un soleil sans failles. Les
Irlandais cacheraient-ils bien leurs pépites en mentant sur leur
climat pour que cette île
farouche reste cet écrin de nature sauvage ? Le soleil impose
dans les zones septentrionales de l’Europe, la sortie du barbecue.
Nous n’échapperons pas à la règle, et les saucisses grillées au
soleil Irlandais accompagneront notre repas, sauf pour deux saucisses
ayant déserté l’assiette par la voie des airs, en l’occurrence
dans le bec de mouettes plus voleuses que les pies bicolores
française. Peste soit de ces oiseaux sans foi ni loi !
Crosshaven, juin 2016.
Crosshaven, juin 2016.
A Crosshaven, juin 2016.
Après le repas,
nous embarquons pour une navigation dans la baie. Direction Est vers
la raffinerie et le village de Corkberg, en passant au ras de
quelques gaziers et half tonner en attente devant la raffinerie. Nous
filons ensuite vers le Nord-Ouest, en enroulant la petite île
de Spike (Spike island) puis direction Cobh (Prononcer Cove qui est
l’écriture anglaise) où nous ferons escale sur le ponton
d’accueil privé de l’hôtel restaurant.
Remonté de la baie de Cork vers Kobh, juin 2016.
Remonté de la baie de Cork vers Kobh, Irlande, juin 2016.
Kobh, Irlande, juin 2016.
Ville de Kobh, Irlande, juin 2016.
Kobh, Irlande, juin 2016.
Kobh, Irlande, juin 2016.
Kobh, Irlande, juin 2016.
Cobh est au sud de
la presqu’île,
un des ports principaux des transatlantiques irlandais. C'était le
point de départ pour 2,5 millions des 6 millions
d'Irlandais qui émigrèrent en Amérique
du Nord entre 1848
et 1950.
Le RMS
Titanic
effectua sa dernière escale à Cobh avant de traverser l'Atlantique
pour son fatal voyage vers New
York.
Le Mémorial Garden du Titanic, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.
Le Mémorial Garden du Titanic, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.
Solivalio au pied de la Terrasse privé de l' hotel à Cobh, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016
Des paquebots et
porte-containers gigantesques s’y amarrent encore tous les jours,
sur un quai qui semblent ridicule en proportion. Nous ferons la
visite de ce très pittoresque village historique jusqu’au mémorial
aux marins dans lequel nous lisons l’inévitable tragédie du
Titanic parti de Cobh, dernière escale du paquebot de la mort pour
des centaines d’émigrants en partance pour le pays de l’espoir.
Solivalio au pied de la Terrasse privé de l' hotel à Cobh, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016
Tout prêt de cet
embarcadère se situe une construction très spéciale destinée à
parfaire l’hygiène des émigrants pour préserver et la santé à
bord des transatlantiques, mais également à l’arrivée aux
Amériques. Nous découvrons dans ce mémorial à ciel ouvert, un
hommage à Éric Tabarly. En effet, le premier Pen
Duick d’Éric (Penn Duig en Breton) qu’il
a reçu de son père, est un voilier construit par les chantiers
Gridiron and Workers
à Carigaloe
près de Crosshaven
en Irlande,
d'après les plans d'un architecte
écossais
de grande renommée, William
Fife III, en 1898.
Rappelons que c’est pour se rendre au rassemblement de tous les
voiliers construits par William Fife, qu’Éric Tabarly disparut en
mer d’Irlande le 12 Juin 1998.
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016
Nous continuons
notre visite de ce village perché à l’église dominante et, en
contre-bas, aux maisons en façade maritime offrant une palette de
couleurs que nous avons tous vu au moins une fois dans des magazines
ou reportages.
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016
Le Mémorial du paquebot le Lusitania, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.
Nous quittons Cobh
vers la fin d’après-midi
pour un mouillage entre mer et aber, entre rivage et bord de rivière,
entre roche et forêt au fond de la baie nord-est. Pour nous y
rendre, nous filons grand largue vers l’Est en suivant la côte sud
de la presqu’île de Cobh, passant au large de Willmount, Glenmore
et Marlogue jusqu’à la passe nord qui démarre entre Marlogue et
East Ferry.
Remonté de la baie de Cork, vers le port de East Ferry, juin 2016.
Remonté de la baie de Cork, vers le port de East Ferry, juin 2016.
Remonté de la baie de Cork, vers le port de East Ferry, juin 2016.
Nous prendrons alors plein nord dans cette petite passe
d’un tiers de mile de large, sur laquelle nous pouvons voir un
ballet incessant de skiff et avirons qui montent et descendent ce
bras de mer en cadence soutenue. Finalement, nous apponterons dans la
marina de East Ferry sur l’extrémité Est
de la même presqu’île, marina engoncée dans ce bras de mer très
lacustre. Nous pourrons dîner dans le cockpit arrière, admirant le
languissant soleil couchant sur des joutes « avironesques ».
Remonté de la baie de Cork, vers le port de East Ferry, juin 2016.
Remonté de la baie de Cork, vers le port de East Ferry, juin 2016.
Au port de East Ferry, juin 2016.
Au port de East Ferry, juin 2016.
Rive opposer du port de East Ferry, juin 2016.
La marina n’en
porte que le nom, perdue au bas d’un raidillon descendant des
champs de vache et de bocages cultivés. L’unique
hôtel-bar-capitainerie ayant jeté l’ancre et l’éponge pour
rêver sans-doute d’une nouvelle vie sous l’œil indifférent des
quelques rares visiteurs.
Remonté de la baie de Cork, vers le port de East Ferry, juin 2016.
Le
jeudi 23 Juin au matin, le soleil nous
accueille de nouveau dans un ciel irlandais clair et bleu. Nous
appareillons à 9h00 pour nous rendre à Kinsale dans une pétole qui
nous oblige à démarrer le Volvo.
Kinsale est un
magnifique port et une très jolie ville touristique prisée des
habitants de Cork, que l’on abordera en sortant de la baie en
navigant plein sud, puis en longeant la côte irlandaise vers sa
pointe sud. Petite balade de 25 miles de notre marina de East Ferry,
que nous effectuerons avec une escale vers midi dans la baie de
Oysterhaven, littéralement le havre des huîtres, fameux programme.
Oysterhaven est un
aber très profond qui s’est émancipé tardivement dans les années
1980 dans le
domaine touristique, autour des camps d’été, du windsurf et de la
voile. Nous remontons au maximum de ce que nous permet la marée pour
rester manœuvrant, et mouillons au centre d’un écrin de verdure
et d’arbre qui donne tout son sens à l’Irlande, pays marin et
terrien tout autant. A l’instar du peuple Corse, beaucoup
d’Irlandais considèrent que leur ADN est terrestre, et qu’ils se
sont ouvert un peu au monde de Némo qu’en deuxième choix, et de
façon prudente.
Navigation vers la baie de Oysterhaven, juin2016
Dans la baie sauvage de Oysterhaven, juin2016
Dans la baie sauvage de Oysterhaven, juin2016
Nous déjeunons
dans le cockpit, sous le soleil et un vent très léger, agaçant les
mouettes sur le tableau arrière de Solivalio avant de repartir vers
14h00. Descente de l’aber, puis retour en mer pour une courte
navigation vers Kinsale, qui nous accueille à l’entrée de la
passe par un chalutier nouvellement échoué sur la côte sur bâbord,
et une forteresse aux bastions allongés sur notre tribord, le fort
Charles.
Navigation vers Kinsal, Irlande, juin 2016.
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Route de la baie de Oysterhaven, versla ville de Kinsal, Irlande juin 2016.
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Le paysage est
grandiose à nouveau, chargé de pentes verdoyantes plongeant dans
les eaux salées, et l’on dit que par gros temps, les moutons
légendaires accrochés sur la falaise tombe dans les eaux qui
deviennent moutonnantes (En fait, c’est le narrateur qui le dit…).
Nous nous amarrons
en bout de port sur le ponton d’accueil, entre les bateaux des
Glénan, un voilier français en escale qui nous indique le code des
douches et quelques monstres de voilier que nous admirons de plus
prêt. Nous profitons de cette escale du soir pour quelques travaux
de couture sur la capote qui a souffert de déchirures avec l’équipe
Paul et Stéphane, tandis que Bernard et Lionel remettent en état le
feu bâbord avant qui a pris l’eau, et de
plus, fond quelques réglages des haubans.
Et puis visite de ce village touristique très coloré, achat de
cartes postales et souvenirs, farniente à la terrasse du pub tout en
charriant les autochtones sur le prochain duel de la coupe d’Europe
de football entre l’Irlande du Sud et la
France, dans un Anglais approximatif et gouailleur. L’avenir nous
aura donné raison, alors que nous naviguions vers la pointe
Bretagne…
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Port de Kinsal, Irlande, juin 2016.
Solivalio au port de Kinsal, Irlande, juin 2016.
La
soirée se passera au pub où un groupe de musicien fait verser des
larmes irlandaises aux familles à l’écoute, tout en laissant le
micro aux spectateurs pour que chacun puisse pousser sa ballade aux
déchirements des tonalités mineures jusqu’à ce que nos yeux nous
commandent un retour aux couchettes. Les oreilles encore bercées du
bon vieux « Dirty old canal » du groupe Anglais The
Pogues, l’équipage sombre dans un sommeil mérité.
L'équipage à la fête Kinsal, Irlande, juin 2016.
Au pub Kinsal, Irlande, juin 2016.
L'équipage à la fête Kinsal, Irlande, juin 2016.
Le
Vendredi 24 Juin, après un plein
d’essence dans la marina en face du port de Kinsale, nous reprenons
notre route sud à 8h30 du matin. Le but est double aujourd’hui :
d’une part rallier Glandore, d’autre part de dépiler en soirée
les fichiers météo que nous avons téléchargés à Kinsale pour
positionner notre retour qui doit être une traversée de 3 jours et
deux nuits.
Nous sortons de la
baie de Kinsale avec deux voiliers de l’école
de voile de Glénan, dont un Pogo qui
filera vers le sud en nous larguant
magistralement. Nous avons environ 30 miles
jusqu’à Glandore, mais en ferons pas loin de 40 du fait de
l’orientation du vent Sud-Ouest, vent qui va s’établir peu à
peu autour des 18 nœuds avec une mer légèrement formée au large.
Le temps est dégagé, et les couleurs matinales sont splendides et
nous offre une navigation jusqu’au bout de la péninsule de Old
Head (La vieille tête) avec son Golf qui domine la pointe sud.
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Nous continuerons
alors vers le large pour prendre le vent, et tirerons des bords au
large des côtes qui présentent des falaises aux hauteurs
gigantesques et aux clivages apparents, laissant çà et là des
trouées dans la roche liées aux usures du vent, de la mer et des
sources, pour sculpter des pitons avancés aux allures d’arches
gaéliques. Nous dépassons alors les pointes de Sandscove, de Old head of Kinsale au large duquel gît l'épave du Lusitania, ce paquebot Anglais coulé par un sous marin allement pendant la première guerre mondial avec plus de 1200 passagers (le mémorial se trouve à la ville de Cobh ), de Galley
head, dernière avancée rocheuse avant de pointer au fond de la baie
vers l’aber qui mène sur Glandore.
Old head of Kinsal, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Notons un épisode
croustillant survenu à mi-chemin entre Kinsale et Glandore, au large
des côtés, en la rencontre forcée avec les douaniers Irlandais.
Après un appel radio pour stopper Solivalio et l’arraisonner en
pleine mer, nous décidons d’enrouler le génois et de garder la
grand-voile pour asseoir le voilier sur sa gîte naturelle. Le Zodiac
des douaniers est alors mis à flots depuis la plage arrière de la
vedette, et la brigade arrive plein gaz au vent de Solivalio. Un
ancien aux commandes, hermétique et peu sensible à l’humour,
tente de motiver le novice plus guilleret mais pas très grand pied
marin. Après plusieurs tentatives manquées, le Zodiac va sous le
vent retenter son approche. Quelques coups de gueules du capitaine
envers le moussaillon botté dont le tact pour le matériel tient
d’avantage de celui du bouledogue dans un jeu de quille, ce dernier
(Le moussaillon) arrive à sauter sur le liston par miracle.
Présentations, présentation des papiers, et tentatives pour dérider
le jeunot qui ne demandait pas mieux, par quelques plaisanteries pour
le match de foot prochain qui opposera nos équipes respectives pour
le championnat d’Europe dimanche de cette semaine.
Nous finirons par une photo de groupe, avec son large sourire d’Irlandais. Belle rencontre. Le génois déroulé, nous poursuivrons notre cap vers l’entrée de la baie de Glandore que nous rallierons en soirée.
Douaniers Irlandais, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Douaniers Irlandais, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Douaniers Irlandais, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Le génois déroulé, nous poursuivrons notre cap vers l’entrée de la baie de Glandore que nous rallierons en soirée. Quelques repérages sur carte pour une entrée très balisée autour de cailloux au centre de la passe, et nous mouillons entre les voiliers des Glénan et un voilier Anglais occupé par un vieux célibataire Australien en mal de discussions.
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Glandore, Irlande, juin 2016.
Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016.
Après un dîner
rapide dans le carré de Solivalio, nous débarquons pour une courte
visite du village et de sa cale pittoresque, échangeons quelques
palabres avec l’Australien sur une terrasse en surplomb de la baie,
et la discussion engagée depuis le matin pour la fin de croisière
se poursuit. Un front dépressionnaire ne nous permet pas de
continuer notre croisière vers Baltimore avec escale, de
visiter l’île de Cap Clear, de mouillé notre ancre dans la passe
abritée de Barloge Creek et d’allé voir le grand lac avec
l’annexe du bateau, puis le Fastnet...
Discussions affermies, débat contradictoire, balancement du pour et
du contre, frustrations, données météo, évidences :
l’échange est nourri.
Glandore, Irlande, juin 2016.
Glandore, Irlande, juin 2016.
Baie de Glandore, Irlande, juin 2016.
Glandore, Irlande, juin 2016.
Baie de Glandore, Irlande, juin 2016.
Glandore, Irlande, juin 2016
Enfin
la décision est prise de partir très tôt
le matin, de descendre sud vers le Fastnet, puis de prendre plein Est
vers Ouessant et Brest que nous devons rallier le Lundi 27 Juin en
soirée avant l’arrivée du front dépressionnaire. Partir
d’Irlande plus tard après le front nous mettrai en retard pour nos
obligations professionnel en France.
Après
une courte nuit, nous appareillons à 6h30 le Samedi 25 Juin
et quittons Glandore, sortons de la baie et pointons sud-ouest vers
l’île de Myross que nous longeons dans la clarté de l’aube
naissante, au milieu des falaises démesurées. Ces départs de bonne
heure sont toujours un bonheur pour les yeux quand le temps est
découvert comme c’est le cas encore ce matin.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Route de Glandore vers le Fasnet, puis Brest,Irlande, juin 2016
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Nous découvrons
sous jumelles l’entrée mystique de Baltimore, entre deux falaises
épouvantables dont celle nord est surmontée d’une espèce de
menhir géant, gardien d’une passe protégeant un aber infini qui
s’étiole loin dans les terres. Une bonne partie de la matinée
nous occupera à scruter le rocher du Fastnet, un des caps mythiques
de l’Europe accessibles aux marins amateurs.
Entrée du Havre de Baltimore, juin 2016.
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
île de Cap Clear, Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
A qui le verra le
premier, cette recherche de primauté verra quelques pitons rocheux
modestes se faire baptiser du grand nom de Fastnet. Ah !
Jeunesse ! Le Rocher sera finalement visualisé, et nous
décidons qu’il est urgent de le doubler avant de faire cap vers la
pointe Bretagne.
Phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
Chose dite, chose faite. Le Rochet n’aura jamais
été autant salué. Vers midi, nous mettons cap vers la France, et
lançon le spi dans des conditions de vent idéales. Le bateau marche
bien sur un grand largue assez proche du vent arrière, qu’il faut
surveiller en permanence pour éviter l’empannage intempestif. Le
vent va monter graduellement, jusqu’au point où il est temps
d’affaler le spi. Ce dernier est réfractaire à toute démarche
pour descendre la chaussette de spi, et s’accroche en haut de mât.
La manœuvre devient impossible et une dernière tentative musclée
emportera le spi par éclatement, sous la colère du skipper. Le Spi
de Solivalio aura rendu l’âme au large du Fastnet. Deuil toujours
pénible au regard du matériel dont on sait tous le prix et les
efforts pour l’entretenir. Solivalio continue sa route au portant
jusqu’à perdre de vue les côtes. Nous nous organisons pour les
quarts de la nuit. Paul et Stéphane sur le quart jusqu’à 4 heures
du matin, Bernard et Lionel ensuite. Le vent monte encore, nous
prenons un ris, organisons le repas du soir, et nous nous
préparons pour la nuit qui restera
venteuse, pluvieuse et agitée au niveau de la mer.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Le pilote
automatique nous fera quelques misères dans la nuit, nous imposant
de barrer jusqu’au matin.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Le
Dimanche 26 Juin, le temps est resté
le même. Nous revissons l’attache du pilote qui continuera à nous
faire quelques tours de cochon, et la longue navigation dans la
grisaille sera rythmée par les discussions du bord, les repas, et
les repos en cabine de façon alternée. Nous préparons notre
deuxième nuit en mer en organisant les quarts de la même façon que
la veille.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.
Vers 3 heures du
matin, nous voyons un ballet de chalutiers pêcher à plus de 2 miles
de nous. Nous nous n’en rapprocherons jamais, mais ces lumières
dansantes nous distrait d’une navigation un peu monotone sous un
ciel grisâtre clair le jour, foncé la nuit. Solivalio marche bien
sous 20 nœuds de vent et des vagues de 2 à 3 mètre d’amplitude.
L’allure largue est toujours un peu plus délicate à tenir, mais
plus confortable pour l’équipage. Quelques variations de vent
entre 16 nœuds et 22 nœuds nous ferons faire un peu d’exercice au
génois (Réduction et largage du génois par alternance) et la
grand-voile par des prise et des lâchers de ris. Nous nous
remémorons notre périple Irlandais avec ses très belles
navigations, visites et soirée que l’on gardera en mémoire,
associées aux navigations, quarts de nuit, paysages grandioses et
falaises gigantesques.
Passage du rail de Ouessant, juin 2016.
Passage du rail de Ouessant, juin 2016.
Passage du rail de Ouessant, juin 2016.
Le
lundi 27 Juin se réveille sous un
temps toujours grisâtre, sans visuel comme nous nous attendions. Le
vent est toujours orienté sud-ouest et souffle entre 16 et 20 Nœuds.
Solivalio marche bien, l’équipage sort de ses quarts et s’organise
à tour de rôle pour le repos en cabine. Les phares du Stif ou du
Créac’h ne seront
pas en vue avant quelques temps, vers 10h00 du matin pour le moins.
Le calcul a été fait pour pouvoir passer le chenal du Four et nous
présenter à la pointe Saint-Matthieu après 11h00 avec la marée.
Nous sommes dans les temps. Nous dépassons Ouessant par le nord,
dépassons le phare du Stiff, passons au large de Molène puis du
Conquet et faisons cap vers la pointe Saint-Matthieu qui
sera dépassée sans soucis, accompagné de
dauphins à l’avant de l’étrave. Ils nous reconnaisse
certainement Solivalio est un habitué des lieus et nous souhaite un
bon retour en n’oubliant pas de nous félicité de cette belle
navigation entre le phare du Fastnet et Brest. Nous
profilons vers la rade de Brest puis la marina du château ou nous
accostons après 3
jours et deux nuits de mer.
Passage de la pointe Saint Mathieu, entrée de la rade de Brest, juin 2016.
L’équipage a
besoin d’une douche et de délasser. C’est quartier libre
jusqu’en soirée que nous passerons devant un match de foot sur une
terrasse de café. Dans la nuit, le vent monte fort
comme annoncé. Notre choix aura été le
bon, même si c’est difficile de quitter l’Irlande après tant
d’effort.
Atterrissage à Brest, juin 2016.
Brest, juin 2016.
Les marins le
savent, le périple vers les côtes irlandaises se fait
majoritairement avec le vent à contre, une mer plus formée que sur
nos côtes pour un vent équivalent, et l’œil rivé sur les
bulletins météo qui finalement, mettront tout capitaine vigilant
dans le sillage de la raison.
Le
mardi 28 Juin est journée de relâche.
Le vent est monté à 30 nœuds et le ciel courroucé file vers
l’intérieur des terres de Bretagne. Chacun vaque à ses
occupations ou ses visites.
Brest, juin 2016.
Brest, juin 2016.
Brest, juin 2016.
Brest, juin 2016.
Le
Mercredi 29 Juin, le capitaine décide
de lever l’ancre, car tout équipage se ramollit à terre. Le but
est une croisière vers le fond de la rade de
Brest et le cimetière des bateaux de la
marine national,
puis un retour vers Camaret pour préparer notre descente vers la
Bretagne Sud.
Solivalio quitte
la marina vers 10h00 le matin, et file au près serré plein Sud pour
doubler la pointe de l’Armorique et la petite île ronde et
remonter la partie Sud de la rade. Le vent varie autour de 20 nœuds
dans la rade abrité,
et la mer nous offre un état plutôt calme grâce à l’abri de la
longue péninsule qui vient fermer la rade Sud en s’étirant vers
le Nord jusqu’à la pointe des Espagnols. La pointe Armorique
passée, nous continuons plus au Sud pour prendre le Chenal qui
remonte vers Logonna-Daoulas. Les courants nous portent vers le fond
de la rade, et nous sortirons au retour. Remonter le courant à la
voile n’est pas pensable dans la rade.
Navigation dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Passé
Logonna-Daoulas, il nous faut ensuite faire route dans la direction
du fond de ce bras de mer qui va vers Quiella et le Parc Naturel
Régional d’Armorique, et prendre sur tribord le bras de mer
l’Aulne qui
démarre de Landévennec. A partir de ce point, la rivière est
remontée dans ses moindres méandres jusqu’au cimetière de bateau
de la Navale, entre Trégarvan et Kerbastard, au fond d’une falaise
profonde. Ces immenses bâtiments servent de perchoir à une
population ornithologique maritime importante.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Le climat est très
particulier, le vent quasi inexistant, la verdure à flanc de
falaise… on se croirait remonter le Yang-Tse-Kiang et longer les
canonnières en déroute sur les berges… Au fond de cet aber, nous
mouillons pour un repas à l’intérieur de Solivalio, un petit
froid humide ne nous lâchant pas le caban. Nous pouvons voir le
moulin à marée dans le fond, et le viaduc qui permet d’accéder
en zone sud de Brest.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Remonté de L'Aulne, dans la rade de Brest, juin 2016.
Nous appareillons
vers 13h00 car la marée descendante doit
nous sortir jusqu’à Camaret. Après la
décente de
l’Aulne, nous
nous confrontons
à la sortie de Brest et de la pointe des Espagnols une mer musclée
que nous affrontons à la barre vent debout, en tirant des bords
jusqu’à Camaret. Petite partie de navigation qui nous fait sentir
ce que nous avons évité en raccourcissant notre séjour Irlandais
d’une journée.
Sortie du goulet de Brest, bâtiment de la marine national dans le grain, juin 2016.
Sortie du goulet de Brest, dans le grain, juin 2016.
Nous
entrons finalement au port de Camaret, le pont et les cirés nettoyés
et salés, puis nous nous appontons pour la nuit. La ville est très
calme, quelques chiens abrutis de vent remonte la rue centrale et de
rares promeneurs passent leur nez à l’entrebâillement de la porte
de restaurants qui ne pensent qu’à fermer. Nous avons du mal à
considérer que nous sommes le 29 Juin, veille d’une saison
estivale.
Une remarque
importante sera fait ce soir la, sur les prix des bières qui ne sont
plus du tout les même qu’il y a seulement trois jours en Irlande.
On ne comprend plus...
Camaret sous la grisaille, juin 2016.
Camaret sous la grisaille, juin 2016
Camaret sous la grisaille, juin 2016
Camaret sous la grisaille, juin 2016
Camaret sous la grisaille, juin 2016
Camaret sous la grisaille, juin 2016
Jeudi
30 Juin.
Comme un grand
nombre de plaisancier (qui eux sont resté bloqué au port depuis au
moins deux jours à cause de la météo) nous
décollons de Camaret au petit matin pour une grande navigation. Le
vent est enfin calmé et souffle plein ouest, un temps de grisailles.
Seule impératif de la journée : passer la pointe du Raz au
moment de la renverse ou après. Solivalio descend la mer d’Iroise
en passant la pointe de Pen-Hir qui finit la presqu’île, pointe
accompagnée des tas de pois, cailloux ronds et géants qui
s’égrainent vers le large. Vient ensuite la longue descente vers
le cap de la chèvre, puis la traversée de la baie de Douarnenez
pour venir se présenter au passage du raz-de-sein, entre la pointe
du Raz et l’île de sein très au large. Les courants s’accélère,
la mer se perturbe, le vent fait des sautes : c’est le Cap
Horn du marin Breton qui s’exprime. Nous passons les phares de la
Plate et de la Vieille, qui affrontent depuis tant d’années
l’assaut des vagues, et aujourd’hui ne fera pas exception. Nous
avons décidé de faire une navigation longue. Nous traversons de
part en part cette interminable baie d’Audierne sous un vent un peu
mou de Sud-Ouest, avoisinant les douze nœuds, et un ciel toujours
gris plombé.
Passage du Raz de Sein, la vielle et la plate, juin 2016.
Passage du Raz de Sein, la vielle ,juin 2016.
La pêche finis par prendre grasse à la ténacité de Bernard , et occupe une partie de l’équipage, pendant que
d’autres s’adonnent à la lecture ou au repos. La pointe de
Penmarc’h est passée en fin d’après-midi, et Solivalio entre
enfin en Bretagne Sud. Un appel du Cross nous indique des manœuvres
militaires. Solivalio n’est pas concerné par les zones d’évitement
indiquées plus au Sud-Ouest de notre route, qui se poursuit au large
du Guilvinec vers les Glénan et l’île de Drénec, à l’ouest
immédiat de l’île Saint-Nicolas qui accueillera à la nuit notre
mouillage pour un repos bien mérité.
De Camaret vers l'Île de St-Nicolas, archipel de Glenan, juin 2016.
Plusieurs bateaux
au mouillage pour une nuit qui ne sera pas agitée, selon la météo.
Vers 4h30 du matin, quelques besoins impérieux de la nature humaine
obligent, l’équipage observe que Solivalio a ripé sur plusieurs
centaines de mètres pour une raison que nous ne comprenons pas. Nous
réglons le problème au moteur, et décidons de partir aussitôt six heures vers l'île de Houat en baie de Quiberon.
Moralité, trop de chaîne, ne nuit pas quant on est mouillage sur ancre.
Vendredi
1er
Juillet, départ non prévu aussitôt tôt à 6h00 du
matin après un petit déjeuné,
direction plein Est pour
passer au Sud de Groix et aborder l'île de Houat dans l’après-midi.
Comme souvent et pour le plus grand émerveillement de l’équipage,
des troupeaux de Dauphins, mammifères marins joueurs, viennent se
couler dans les vagues d’étrave par dizaines, accompagnent
Solivalio sur quelques encablures pour s’évader dans un
bruissement d’écume de mer vers d’autres aires de jeu ou
d’alimentation. Nous ne nous lasserons jamais de rencontrer ces
drôles de copains des mers qui égaient pour un instant le marin
rêveur ou nostalgique.
De l'Île de St-Nicolas, archipel de Glenan vers Île de Houat, juillet 2016.
Groix et ses hautes
falaises sont dépassés en fin de matinée, et nous abordons
Houat et son port St-Gildas en milieu d’après-midi où nous
relâcherons pour la nuit. La fin de croisière se ressent. Nous
passons une dernière soirée dans le carré de Solivalio, à
discuter, charger les photos, écouter de la musique. Le périple a
été bien mené par l’équipage et son capitaine, les souvenirs
débordent des poches et les yeux embrumés étincellent encore de
l’éclat des contrées celtiques parcourues.
Houat port Gildas, juin 2016.
Samedi
2 Juillet, départ vers 8h00 du matin
pour un retour direct. Le vent est établi en matinée, et Solivalio
marche bien jusqu’à l’île de Méaban
signalant l’entrée du Golfe du Morbihan.
Nous rentrons dans la petite mer que nous
connaissons si bien et accostons à une
boule de mouillage isolés de l’île aux
moines pour faire le grand nettoyage du voilier, ranger et préparer
notre baluchon. Après un repas de fin de croisière, Solivalio
rentre au bercail et s’immobilise enfin sur son mouillage de
Conleau la quille encore rougit par les
frottements de tout les milles parcouru. La
croisière aura tenu l’équipage pendant 18 jours pour un périple
estimé à plus de 900
miles nautiques.
Merci
à Stéphane d’avoir résumé ce voyage vers les terres Irlandaises et merci de nous faire profiter à tous de
ta belle plume.
Une montée vers
l’Irlande en
partant de la
terre Bretonne n’est jamais chose simple. Précédemment
deux autres tentatives ratées
avec deux autres équipages sur Solivalio en
témoignent.
Deux raisons principales à cela:
Deux raisons principales à cela:
La première difficulté
est accentuée pour nous, par le fait d’être tributaire de nos
situations professionnelles, avec des
« vacances courtes à dates bloquées ». Avec ces
conditions professionnelles, date et durée
bloquée, il n’est pas
possible d’attendre ou de choisir les vents d’orientation
favorable. Il faut simplement espérer que le vent sera bien orienté ou orienté le plus correctement possible. Notre organisation du temps en navigation, est toujours ajustée,
serré,
comme souvent notre marche face au vent durant cette croisière.
La seconde
raison des difficultés de monter vers l’Irlande et pas des
moindres, sont les vents dominant d’Ouest, nord Ouest. Cette route
se fait au près, inconfortable pour les
équipages. De plus, si le vent devient fort cela devient même impossible.
L’équipage
a été efficace
et au niveau de ses
ambitions. La navigation bien réalisée, la météo bien gérée. Ce
dernier point est selon moi le plus important de tous, et à la base
de la réussite d’une « longue » croisière dans des
mers pouvant être rapidement hostiles. Deux fortes
dépressions ont perturbé
la croisière:
La première est arrivée à l’archipel des Scilly. Nous avions convenu à notre départ de l'Aber Ildut qu’il fallait arriver avant 11h00 du matin à St Mary's le lendemain matin, cela a été bien compris et salutaire. Le vent qui a soufflé par la suite après 11h00, à Sainte Mary's, au mouillage, a été à la hauteur des prévisions, en témoigne ce voilier qui a passé la nuit dehors sur la route de l’archipel et remorqué par la « SNSM » Anglaise au moment de notre départ vers les terres Irlandaises au petit matin. L’équipage devait-être bien abruti de vent.
Une
seconde dépression très établi également nous est arrivée dessus par hasard. Nous
l’avons vu venir sur nos fichiers météo pendant notre cabotage en
Irlande. Cette dernière nous a obligé a raccourcir notre séjour
de deux jours sur les côtes Irlandaises . Nous ne pouvons pas
décaler notre retour d'Irlande, nous devons satisfaire à nos obligations
professionnelles en France. En conséquence nous ratons de belles escales prévues au programme de la navigation et le match de football France - Irlande du sud au pub
avec nos amis Irlandais pour le compte du huitième de finale de l'Euro. Une belle soirée qui aurait certainement été
un des grands
souvenir du périple. Toutefois, le retour serein vers
la France était bien plus important que tout le reste. La dépression annoncée a elle été aussi à la hauteur des prévisions. Je n'imagine pas un seul instant ce que nous aurions subi sur la route du retour au large des côtes. La première est arrivée à l’archipel des Scilly. Nous avions convenu à notre départ de l'Aber Ildut qu’il fallait arriver avant 11h00 du matin à St Mary's le lendemain matin, cela a été bien compris et salutaire. Le vent qui a soufflé par la suite après 11h00, à Sainte Mary's, au mouillage, a été à la hauteur des prévisions, en témoigne ce voilier qui a passé la nuit dehors sur la route de l’archipel et remorqué par la « SNSM » Anglaise au moment de notre départ vers les terres Irlandaises au petit matin. L’équipage devait-être bien abruti de vent.
La sécurité doit
toujours primée durant la gestion d’une
croisière. Cela peut laisser parfois
des regrets sur
le coup, mais qui sont par la suite, très
vite effacés.
Solvalio
est un bateau très marin, simple à manœuvrer. On
comprend bien cette importance
après le périple.
Le voilier doit-être efficace,
bien préparé et
robuste pour faire du
près. Les mers du nord peuvent être vite difficile, malgré des prévisions météo, annoncées relativement bonne.
Merci Paul, Bernard, et Stéphane pour votre bonne humeur pour ces bons moments passés avec vous. Bravo pour vos compétences. Je me suis reposé au maximum sur tout votre travail, j'avais une parfaite confiance en chacun. Un vrai plaisir.
Pour ma part, j'aurais aimé des vents plus souvent favorable pour évoluer vers les objectifs fixés. Le près, c'est 2 fois la route, 3 fois la peine. L'équipage connaît bien l'insatisfaction du capitaine quand il faut tirer trop de bord...
Tranche de vie à bord:
Paul devant chez Paul the barber, Irlande juin 21016.
L'Hymne du bord de la croisière, pour remettre à tous les coups, de la bonne humeur. Irlande juin 2016.